La Loi 16 constitue la réforme la plus importante du droit de la copropriété divise au Québec depuis l’entrée en vigueur du Code civil en 1994. Elle modernise le cadre juridique des syndicats de copropriété en renforçant la transparence, la gestion responsable et la durabilité des immeubles.
Le projet de loi a été déposé le 5 décembre 2019 à l’Assemblée nationale et a été adopté le 10 janvier 2020. Certaines dispositions sont entrées en vigueur immédiatement, mais les obligations majeures relatives à l’entretien des bâtiments et à la planification financière exigeaient l’adoption d’un règlement d’application.
Ce projet de règlement a été publié le 11 septembre 2024 pour consultation publique, avant d’être officiellement adopté le 30 juillet 2025.
À compter du 14 août 2025, les syndicats de copropriété doivent se conformer à plusieurs nouvelles obligations, notamment :
- le carnet d’entretien structuré de l’immeuble ;
- l’étude du fonds de prévoyance réalisée par un professionnel autorisé ;
l’attestation du syndicat remise à l’acheteur dans les 15 jours suivant une promesse d’achat.
Ces nouvelles exigences visent à garantir une meilleure prévisibilité des travaux majeurs, une planification financière adéquate et une information claire et à jour pour les acheteurs et copropriétaires.
La Loi 16 apporte un vaste ensemble de changements pour les copropriétés du Québec, allant bien au-delà de ce qui est énuméré ici. Cependant, voici un aperçu des principales nouveautés introduites par cette loi :
1- Clarification de l'article 1039 sur le conservation de l'immeuble
L'article 1039 du Code civil avait déjà pour objet la "conservation de l'immeuble, l'entretien et l'administration des parties communes". L'ajout apporté par la Loi 16 ici, clarifie que le conseil d'administration est bel et bien tenu d'effectuer les travaux nécessaires à la préservation et à l'entretien de l'immeuble.
2- Changements dans les Règles de Majorité pour les modifications à l'Acte Constitutif
L'adoption ou la modification de l'Acte Constitutif requiert des votes à double majorité, toutefois, maintenant ces votes doivent obtenir 75% des voix présentes ou représentées à l'Assemblée, par opposition à 75% de l'ensemble des voix de la copropriété.
Ensuite, une étape chez un notaire est nécessaire pour formaliser l'acte de modification de la déclaration de copropriété, suivi de sa publication au Registre foncier du Québec.
3- Inscription des nouveaux règlements de l'Immeuble
Il s'agit d'une modification à l'Article 1060 du Code civil du Québec qui apporte clarifie le formalisme requis lors de l'adoption d'un nouveau Règlement d'immeuble ou lors de l'amendement d'un règlement existant (Partie II de la déclaration de copropriété).
Une fois que le règlement a été adopté par l'Assemblée des copropriétaires, le procès-verbal de l'Assemblée doit explicitement mentionner le règlement adopté, et ce règlement doit être intégré ou annexé au Registre de la copropriété.
4- La contribution des copropriétaires
La loi 16 apporte une révision de l'Article 1064 qui établi que :
a. Les charges relatives à l'entretien et aux réparations habituelles des parties communes à usage restreint sont exclusivement assumées par le copropriétaire qui en bénéficie, tandis que
b. les charges liées aux réparations majeures et aux remplacements sont assumés par l'ensemble des copropriétaires, sauf disposition contraire dans la déclaration de copropriété.
Le syndicat doit donc toujours se référer à sa propre déclaration de copropriété.
5- Achat par un nouveau propriétaire ou location d'unité
L'article 1065 introduit deux principales nouveautés.
a. Tout d'abord, la première consiste en une exigence impose au nouveau propriétaire d'un unité d'informer le syndicat de sa récente acquisition dans les 15 jours suivant son achat.
b. La deuxième nouveauté concerne la clarification d'une obligation déjà en place : celle du locateur d'informer le syndicat de la location de son unité. S'ajoute désormais à cette obligation un délai de 15 jours à partir du début de la location. Le propriétaire de l'unité doit fournir le nom du locataire, la durée du bail et la date à laquelle les Règlements seront remis au nouveau locataire.
6- Travaux requis et urgents - Avis
L'objectif de cette disposition est de garantir que des travaux essentiels pour le bien-être et la sécurité de l'immeuble ne soient pas empêchés par les copropriétaires. La modification apportée par la loi 16 est qu'il est également obligatoire de notifier les occupants des parties privatives.
7- Attestation du Syndicat lors des Ventes
Depuis l’entrée en vigueur du règlement de la Loi 16 le 14 août 2025, le syndicat de copropriété est tenu de produire une attestation sur l’état de la copropriété dans un délai de 15 jours suivant une demande écrite liée à une vente.
Ce document obligatoire vise à informer l’acheteur sur la situation financière et technique de l’immeuble.
Il doit notamment inclure : le montant du fonds de prévoyance, la recommandation de l’étude, le solde du compte courant, le budget prévisionnel, les charges exigées et payées au cours des trois dernières années, les cotisations spéciales à venir, ainsi que toute information pertinente sur les réparations majeures, sinistres, expertises ou litiges en cours.
L’attestation doit également contenir une preuve d’assurance valide et être signée par un administrateur du syndicat.
Même en l’absence d’un carnet d’entretien ou d’une étude conforme, l’attestation demeure exigible ; les éléments manquants doivent alors être indiqués avec transparence.
Pourquoi cette attestation est-elle importante ? Cette attestation garantit que l'acquéreur est informé des éventuels coûts supplémentaires qui pourraient découler de travaux d'entretien ou de réparations importantes. Elle permet à l'acheteur d'avoir une vision complète des engagements financiers et des responsabilités qui accompagnent l'acquisition d'un condo, en tenant compte non seulement du prix d'achat, mais aussi des dépenses futures liées à la copropriété. Cela évite des surprises financières après la transaction et assure une transparence totale.
8- Partage des documents de la copropriété au promettant-acheteur
L'article 1068.2 introduit une nouvelle obligation pour le syndicat qui doit fournir au promettant-acheteur, tous les documents et informations relatifs à la copropriété (en s'assurant de ne pas divulguer aucune information sensible de la vie privée des occupants). Le syndicat est également tenu d'envoyer une copie de ces documents au vendeur.
Cette nouvelle règle permet au promettant-acheteur d'avoir accès aux documents nécessaires pour prendre une décision éclairée avant d'acheter une unité de condo.
9- Le règlement des charges non-payés par l'acheteur d'un unité
L'article 1069 a été sujet à une modification mineure qui concerne l'obligation pour tout acquéreur d'une unité de condo de prendre en charge le règlement des charges non payées par le copropriétaire vendeur. C'est donc l'acheteur qui doit régler le montant principal des charges en souffrance, mais également les intérêts.
10 - Clarification du contenu du Registre de copropriété
Désormais, ce n'est plus seulement « l'adresse » du copropriétaire qui doit figurer dans le Registre, mais son « adresse postale ». L'objectif est d'éviter l'usage abusif des adresses électroniques.
L'article 1070 agit pour protéger les informations personnelles sensibles, telles que les numéros de téléphone ou les adresses électroniques, qui ne peuvent être collectées ou divulguées sans le consentement explicite de la personne concernée.
Une autre modification concerne le nom et l'adresse de chaque locataire. Bien que le conseil d'administration (CA) doive avoir connaissance des locataires, leurs identités ne sont plus obligées d'être consignées dans le Registre de la copropriété.
Un autre ajout est que le Registre doit dorénavant inclure les résolutions écrites prises lors des Assemblées ou des réunions de CA. De plus, les certificats de localisation de l'immeuble, son carnet d'entretien et son étude de fonds de prévoyance doivent également être intégrés au Registre.
11- Paramètres de consultation du Registre de copropriété
L'article 1070.1 est une toute nouvelle addition au code. Il aborde trois aspects liés à la consultation du Registre de la copropriété par un copropriétaire :
a. Le premier aspect concerne la possibilité pour le conseil d'administration d'exiger la présence d'une personne de son choix pendant la consultation.
b. Le deuxième aspect traite de la régulation de la consultation, laquelle est établie par l'assemblée des copropriétaires via un règlement détaillé. Ce règlement prévoit notamment les heures et les modalités d'accès pour la consultation.
c. Le troisième aspect concerne le droit d'obtenir une copie du contenu du Registre. Dans ce cas, il semble que le législateur exige le paiement de frais raisonnables pour accéder à ce droit.
12- Le carnet d'entretien
Depuis l’adoption du règlement d’application de la Loi 16 le 30 juillet 2025, le carnet d’entretien structuré est devenu obligatoire pour toutes les copropriétés divises au Québec.
Tel que prévu à l’article 1070.2 du Code civil, ce document doit être établi et tenu à jour par le conseil d’administration, et décrit les entretiens effectués et à venir. Il doit contenir un inventaire complet des parties communes, des matériaux, équipements et appareils qui les composent, ainsi que pour chaque élément : la date d’installation (si connue), les entretien requis et leur fréquence, les réparations courantes et les contrats liés.
Le carnet doit également inclure une section spécifique sur l’état estimé de chaque composant, sa durée de vie utile restante, ainsi qu’une planification des réparations majeures et remplacements à prévoir sur un horizon d’au moins 25 ans, avec une année de réalisation estimée.
Le document doit être mis à jour au moins une fois par an, faire l’objet d’une révision complète tous les cinq ans, et être signé par le professionnel responsable, qui atteste avoir inspecté les parties communes et consulté les documents pertinents.
Ce carnet devient un outil central de gestion, garantissant la transparence, la prévisibilité des travaux et la bonne conservation de l’immeuble. Dans ce contexte, s’appuyer sur des outils adaptés à la réalité des copropriétés devient essentiel : ils permettent non seulement de centraliser l’information de manière rigoureuse, mais aussi de faciliter les mises à jour par les professionnels et de démontrer la diligence du conseil d’administration en cas de vérification.
13- Étude du fonds de prévoyance
L’article 1071 introduit l’obligation de réaliser une étude du fonds de prévoyance. Cette étude, essentielle et spécifique à chaque immeuble, a pour objectif de prévoir les travaux majeurs de remplacement des parties communes. Il s’agit d’un exercice de planification à long terme (25 à 40 ans) qui permet de répondre à trois questions clés : quels travaux prévoir, à quel moment et pour quels coûts .
L’étude établit également un échéancier de cotisations, contribuant à une gestion financière saine, prévisible et équitable à travers les générations de copropriétaires.
Le texte de loi précise que c’est le conseil d’administration (CA), et non l’assemblée générale des copropriétaires (AGA), qui détermine l’utilisation de ces fonds. Ainsi, il n’est plus nécessaire de faire adopter par l’assemblée l’utilisation de sommes importantes du fonds de prévoyance pour des remplacements de composantes déjà prévus à l’étude.
Les syndicats de copropriété sont directement concernés par cette obligation : en plus de veiller à ce que l’étude soit réalisée, ils doivent gérer les contributions au fonds en s’appuyant sur les recommandations qui en découlent. Cette gestion implique une évaluation rigoureuse des sommes requises auprès des copropriétaires, ainsi qu’une planification financière réaliste.
Le carnet d’entretien, qui doit également être maintenu à jour par le syndicat, consigne l’historique des interventions, reflète l’état de l’immeuble et identifie les besoins futurs. En complément, l’étude du fonds permet une gestion proactive et informée, assurant la préservation du bâtiment à long terme.
Points clés du règlement adopté le 30 juillet 2025
- L’étude du fonds de prévoyance est désormais obligatoire pour tous les syndicats de copropriété au Québec.
- Elle doit être réalisée au plus tard le 14 août 2028 pour les copropriétés existantes.
- Elle doit ensuite être mise à jour au minimum tous les 5 ans.
- Elle doit être signée et datée par le professionnel responsable de sa réalisation.
- Elle doit être déposée au registre de la copropriété, accessible aux copropriétaires et acheteurs.
- Doit être réalisée par un professionnel autorisé et un administrateur du syndicat ne peut pas réaliser l’étude pour sa propre copropriété, même s’il est membre d’un ordre.
Ces obligations visent à garantir que les copropriétés au Québec disposent d'une planification financière solide et d'une gestion prévoyante pour maintenir la qualité de vie et la pérennité des immeubles.
14- Consultation de l'Assemblée des copropriétaires
L'article 1072.1 est une nouvelle disposition pour les cotisations spéciales requises par un syndicat. Toutes cotisations spéciales doit faire l'objet d'une Assemblée. La cotisation spéciale ne nécessite pas un vote des copropriétaires, mais implique simplement d'organiser une présentation pour présenter la situation et répondre aux questions.
15 - Résiliation d'un bail
L'article 1079 a toujours donné le droit au syndicat de solliciter la résiliation d'un bail d'un appartement auprès du Tribunal administratif du logement, qu'il y ait ou non accord de la part du locateur. La modification apportée à cet article élargit ce droit pour les prêts à usage, par opposition aux baux.
16- Accès aux plans et devis
L'article 1083.1 représente une nouveauté qui établit un lien entre le syndicat et les intervenants lors de la construction initiale de l'immeuble, par exemple : les architectes et les ingénieurs du projet.
Depuis le 10 janvier 2020, le syndicat a désormais la possibilité d'exiger de ces professionnels la remise des plans et des devis de l'immeuble, moyennant les frais appropriés, sans craindre d'être refusé par le fait que le syndicat « n'est pas le client ».
17- Retrait d'un administrateur pour frais de condo impayés
Pour apporter davantage de clarté, l'article 1086 a été modifié en précisant que le défaut de paiement des frais de condo pendant plus de trois mois constitue désormais une raison d'inéligibilité et d'incapacité à occuper le poste d'administrateur. Or, une personne dans cette situation ne peut pas être élue administrateur, et si elle occupe déjà ce poste, elle cesse de l'être.
Cela permet au syndicat de remplacer l'administrateur jusqu'à la prochaine assemblée. Si l'administrateur en question règle ses frais impayés, il ne redevient pas automatiquement administrateur et doit se présenter à nouveau pour être élu.
18- Partage des procès-verbaux
L'article 1086.1 impose au conseil d'administration l'obligation de communiquer à tous les copropriétaires le procès-verbal d'une réunion du conseil, dans les 30 jours suivant ladite réunion.
19- Annulation ou modification d'une décision
L'article 1086.2 est une disposition qui protège en cas d'abus de la part du syndicat. Il offre la possibilité de contester une décision du conseil d'administration. Cela permet à un copropriétaire (ou même à l'un des administrateurs) de demander au tribunal d'annuler une décision prise lors d'une réunion du conseil d'administration.
20- Le droit au recours à la Cour par le syndicat
L'article 1086.3 aborde les conflits pouvant surgir au sein du conseil d'administration : l'incapacité de prendre des décisions, la difficulté à atteindre le quorum, ou encore le refus systématique ou l'opposition de certains administrateurs. Face à de telles situations, il est désormais possible de recourir à la Cour dans des circonstances que l'on pourrait qualifier d'urgentes, étant donné les délais serrés auxquels le conseil doit se conformer. Le tribunal pourrait émettre toute ordonnance qu'il juge appropriée compte tenu des circonstances.
21- Administrateur provisoire
L'article 1086.4 autorise à substituer l'ensemble du conseil d'administration du syndicat par un administrateur provisoire, en établissant les limites de ses pouvoirs.
22- Quorum
L'article 1089 traite du quorum lors des assemblées. L'ajout en question réside dans l'exigence d'avoir plus de 50% des voix en permanence pour soumettre au vote une décision relevant de l'article 1097 du Code civil du Québec (c'est-à-dire celles nécessitant 75% des voix de la salle), même lors d'une assemblée de rattrapage.
En d'autres termes, il reste possible de tenir des assemblées de rattrapage avec moins de 50% des voix, mais dans ces cas-là, il sera impossible de prendre une décision relevant de l'article 1097 du C.c.Q.
23- Nombre de voix des copropriétaires
L'article 1090 clarifie si deux copropriétaires qui partageant une même fraction ont l'exemption de devoir signer une procuration pour l'assemblée des copropriétaires si l'un d'eux était absent. La réponse à cette question est maintenant claire : c'est oui. Cependant, cette présomption de représentation ne s'appliquera pas automatiquement si l'absent a expressément déclaré par écrit qu'il ne souhaite pas être représenté ou s'il a choisi d'être représenté par une autre personne.
24 - Retrait du droit de vote lorsqu'un copropriétaire est en défaut
L'article 1094 stipule que le copropriétaire qui est en défaut de paiement depuis plus de trois mois perd son droit de vote à l'assemblée, mais a la possibilité de le retrouver en effectuant le paiement intégral de ses arriérés.
25- Décision du syndicat
L'article 1096 précise simplement que la modification d'un règlement d'immeuble doit être approuvée par une majorité absolue des voix des copropriétaires présents et représentés lors de l'assemblée, communément désignée sous le terme « 50% ».
26- Double majorité
Les votes à double majorité doivent maintenant obtenir 75% des voix présentes ou représentées à l'Assemblée, par opposition à 75% de l'ensemble des voix de la copropriété.
27- Procès-verbal
Les conseils d'administration doivent désormais partager les procès-verbaux des réunions ainsi que les résolutions adoptées dans les 30 jours suivant la réunion ou l'adoption de la résolution.
De plus, les procès-verbaux des Assemblées doivent être partagés aux copropriétaires dans les 30 jours suivant la tenue d'une Assemblée.
28- Annulation judiciaire d'une décision
L'article 1103 subit une légère modification en ajoutant la possibilité de demander « exceptionnellement la modification »d'une décision. Le délai pour déposer une contestation est également passer de 60 à 90 jours à compter de la date de l'assemblée.
29- Obligation du promoteur immobilier
Dans les 30 jours après la formation du syndicat lors d'une Assemblée Extraordinaire, le promoteur immobilier est tenu de fournir au syndicat le carnet d'entretien, la première étude de fonds de prévoyance et d'autres documents pertinents (cette disposition n'est pas encore en vigueur).
Celui-ci devra aussi fournir les plans et devis qui incluent les modifications substantielles apportées en cours de construction.
30- Contrat préliminaire
L'article 1787 apporte un changement significatif dans le secteur de l'achat de condos neufs. La note d'information qui doit être incluse avec le contrat préliminaire (promesse d'achat) devient désormais une exigence pour tous les projets de copropriété, et non plus uniquement pour les projets comprenant 10 unités ou plus. Cette note d'information doit comporter plusieurs informations écrites concernant le projet.
L'article 1785 est modifié pour donner le droit de rétractation d'une promesse d'achat. Auparavant, un acheteur qui signait une promesse d'achat pour un condo pouvait annuler cet engagement dans les 10 jours suivant la signature du contrat préliminaire. Désormais, il peut également se rétracter tant qu'il n'a pas reçu la note d'information, ou même dans les 10 jours suivant sa réception.
31- Budget prévisionnel et remboursement par le promoteur
Désormais, il est stipulé que la contribution au fonds de prévoyance dans le budget doit correspondre à celle recommandée par l'étude de fonds de prévoyance, ou à défaut, être de 0,5% de la valeur de reconstruction. Cette mesure vise principalement à encourager les promoteurs à obtenir rapidement cette étude, même lorsque rien n'a encore été construit, ce qui peut s'avérer complexe.
La modification introduit également une sanction à l'égard des promoteurs qui sous-estimeraient délibérément les dépenses de la copropriété. Si les dépenses pour la première année suivant la transition dépassent de plus de 10% celles prévues dans le budget initial, une sanction est appliquée : le promoteur doit rembourser au syndicat la différence.
32- Protection et remise de l'acompte
L'article 1791.1 oblige de garantir la protection intégrale de l'acompte versé par un acheteur au promoteur. De plus, il est stipulé que l'acompte doit être restitué si la fraction de propriété n'est pas remise à la date convenue de livraison fixée entre les parties.
Oui!
La Loi 16 a été approuvée en décembre 2019 et la majorité des modifications relatives à la copropriété divise sont entrées en vigueur le 10 janvier 2020. Toutefois, plusieurs dispositions majeures – dont le carnet d’entretien, l’étude du fonds de prévoyance et l’attestation du syndicat sur l’état de la copropriété – nécessitaient un règlement d’application pour entrer pleinement en vigueur.
Ce règlement a été officiellement adopté le 30 juillet 2025 et entre en vigueur le 14 août 2025. Dès cette date, tous les syndicats de copropriété du Québec doivent se conformer aux nouvelles obligations. Une période transitoire allant jusqu’en 2028 est prévue pour permettre aux syndicats de compléter les expertises requises.
📌 Rappel des étapes clés :
- 5 Décembre 2019 : Dépôt du projet de Loi 16
- 10 janvier 2020 : Entrée en vigueur partielle
- 11 septembre 2024 : Publication du projet de règlement pour consultation publique
- 30 juillet 2025 : Adoption officielle du règlement d’application
- 14 août 2025 : Entrée en vigueur complète des nouvelles obligations (carnet d’entretien, étude du fonds, attestation).
Oui.
Après plusieurs années d’attente, le règlement d’application de la Loi 16 a été officiellement adopté le 30 juillet 2025 par le gouvernement du Québec. Ce règlement précise les modalités de mise en œuvre des obligations introduites par la Loi 16, notamment en ce qui concerne :
- le carnet d’entretien structuré de l’immeuble ;
- l’étude du fonds de prévoyance réalisée par un professionnel autorisé ;
- l’attestation du syndicat à remettre dans les 15 jours suivant une promesse d’achat.
Le règlement entre en vigueur le 14 août 2025, date à partir de laquelle tous les syndicats de copropriété du Québec devront s’y conformer. Une période transitoire est prévue jusqu’en 2028 pour permettre aux copropriétés d’effectuer les expertises requises.
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La Loi 16, désormais pleinement en vigueur avec l’adoption de son règlement d’application, introduit plusieurs règles importantes pour assurer une meilleure planification financière des copropriétés :
1. Le conseil d’administration peut décider d’utiliser les sommes du fonds de prévoyance sans devoir consulter l’assemblée générale, tant que cette utilisation respecte les finalités prévues.
2. Le syndicat peut placer une partie du fonds de prévoyance dans des placements à capital garanti (CPG), à condition de maintenir une portion du fonds disponible en liquidités.
3. Une étude du fonds de prévoyance doit être réalisée au minimum tous les 5 ans par un professionnel autorisé membre d’un ordre reconnu (architecte, ingénieur, technologiste ou évaluateur agréé).
4. Les montants à verser au fonds doivent être déterminés sur la base des recommandations issues de l’étude, sauf justification écrite contraire.
5. Dans le cas des copropriétés neuves, le promoteur immobilier doit fournir la première étude du fonds de prévoyance, réalisée au plus tard 12 mois après la livraison.
6. En l’absence d’étude, le promoteur doit prévoir une contribution minimale équivalente à 0,5 % de la valeur de reconstruction de l’immeuble dans le budget prévisionnel du syndicat.
7. L’étude du fonds de prévoyance doit être déposée au registre de la copropriété, afin d’assurer la transparence et l’accessibilité des informations pour les copropriétaires et les acheteurs.
Pour les copropriétés existantes, la Loi 16 impose désormais qu’une première étude du fonds de prévoyance soit réalisée au plus tard trois ans après l’entrée en vigueur du règlement d’application.
Ce règlement a été adopté le 30 juillet 2025 et entre en vigueur le 14 août 2025.
Les syndicats de copropriété disposent donc d’un délai maximal jusqu’au 14 août 2028 pour faire réaliser leur première étude, à condition qu’aucune étude valide n’ait été produite depuis le 14 août 2023.
À noter : si une étude conforme aux exigences actuelles a été obtenue entre le 14 août 2023 et le 14 août 2025, elle est reconnue comme valide et donne droit à un délai de 5 ans avant la prochaine mise à jour.
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Le règlement d’application de la Loi 16, adopté le 30 juillet 2025, précise que seuls les professionnels membres d’un ordre régis par le Code des professions du Québec et ayant les compétences appropriées en bâtiment peuvent réaliser une étude du fonds de prévoyance.
Les professionnels autorisés sont les suivants :
- les technologues professionnels membres de l’Ordre des technologues professionnels du Québec (OTPQ) ;
- les ingénieurs membres de l’Ordre des ingénieurs du Québec (OIQ) ;
- les architectes membres de l’Ordre des architectes du Québec (OAQ) ;
- les évaluateurs agréés membres de l’Ordre des évaluateurs agréés du Québec (OEAQ).
Chaque professionnel doit également démontrer une compétence spécifique en matière de construction ou de gestion de bâtiments, selon les lignes directrices de son ordre.
Le registre de copropriété est composé de diverses informations et documents relatifs à l'immeuble et au syndicat de copropriétés.
Voici ce qui est généralement inclus dans le registre de copropriété selon le projet de loi 16 :
1- Noms et adresses des copropriétaires: Les coordonnées des copropriétaires, y compris leurs adresses postales, sont consignées.
2- Procès-verbaux des assemblées: Les comptes rendus écrits des assemblées de copropriétaires et du conseil d'administration sont enregistrés dans le registre. Ces procès-verbaux décrivent les décisions prises, les discussions et les résolutions adoptées lors de ces réunions.
3- Résolutions écrites: Les résolutions votées et adoptées par les copropriétaires en dehors des assemblées sont documentées dans le registre.
4- Règlement de l'immeuble et ses modifications: Le règlement de copropriété, qui établit les règles et les obligations des copropriétaires, ainsi que toute modification apportée à ce règlement, sont consignés dans le registre.
5- États financiers: Les états financiers du syndicat de copropriétaires, comprenant les dépenses, les revenus, les budgets et les réserves, sont enregistrés dans le registre. Cela permet aux copropriétaires de suivre les finances de l'immeuble.
6- Déclaration de copropriété: La déclaration de copropriété, qui énonce les droits et les obligations de chaque copropriétaire ainsi que les règles de gestion de la copropriété, est incluse dans le registre.
7. Contrats du syndicat: Les copies des contrats auxquels le syndicat de copropriétaires est partie, tels que les contrats d'entretien, de gestion, de services publics, etc., sont conservées dans le registre.
8- Plan cadastral et plans de l'immeuble : Une copie du plan cadastral, qui montre la disposition des lots et des parties communes, est insérée dans le registre. De plus, les plans et devis de l'immeuble bâti ainsi que les certificats de localisation sont inclus s'ils sont disponibles.
9- Carnet d'entretien : Le carnet d'entretien de l'immeuble, contenant des informations sur les équipements, les entretiens réalisés et à venir, doit être consigné au registre.
10- Étude du fonds de prévoyance : L'étude du fonds de prévoyance, qui évalue les coûts futurs d'entretien et de réparation de l'immeuble, est incluse dans le registre.
11- Description des parties privatives : Une description des parties privatives de chaque lot de copropriété est enregistrée.
12- Autres documents et renseignements : Tout autre document ou renseignement relatif à l'immeuble et au syndicat, ainsi que ceux prévus par les règlements gouvernementaux, peuvent être inclus dans le registre.
L'objectif principal du registre de copropriété est de fournir une documentation complète et transparente pour que les copropriétaires puissent prendre des décisions éclairées et participer efficacement à la gestion de leur immeuble en copropriété.
Commencez les démarches pour créer votre carnet d'entretien dès aujourd'hui.